14 idées reçues un peu nulles sur la sexualité

Soyons honnêtes, les idées reçues sur la sexualité fourmillent et elles sont même plutôt tenaces. Ici, j’ai essayé de lister celles que j’aurais aimé voir démenties avant de débuter ma propre vie sexuelle, cela m’aurait évité bien des problèmes ainsi que du stress.

1. La première fois doit faire mal

On parle ici pour les personnes possédant un vagin, dans le cas d’une pénétration de ce dernier. Si le, la partenaire est doux, il n’y a pas de raison d’avoir mal. Ce cliché est associé à la perte de la virginité, comme s’il devait s’agir d’une perte douloureuse, comme si l’on perdait en valeur. Spoiler : c’est tout faux.

2. L’hymen

C’est quand même étrange que personne n’ait pensé à nous expliquer qu’est-ce que c’était que ce machin concrètement, parce que l’idée reçue comme quoi l’hymen serait une membrane qui boucherait l’entrée du vagin et se déchirerait lors de la première pénétration est vraiment bien ancrée. En anglais, on dit popping the cherry, et… Pardon mais c’est super violent comme image, en fait.

Ce n’est rien de tout cela. Dans une vidéo de CollegeHumor, une jeune femme le compare à une arche de ballons qui parfois, lors d’une activité physique, perd quelques ballons, ou au contraire est juste secouée, car il s’agit avant tout d’une membrane plus ou moins élastique qui ne « bouche » en aucun cas l’intégralité du vagin (sinon comment s’écoulerait le sang lors des règles, gros malin ?)

3. Le clitoris, c’est ce petit point qui dépasse et uniquement ça

Nope. Déjà qu’on n’évoque même pas son existence depuis toutes ces années, on ne nous dit pas tout sur lui. En fait, il a des racines, ce petit machin. Du coup il est pas si petit que ça. En même temps, avec une dizaine de centimètres environ et 8000 terminaisons nerveuses, il peut. Mais où est donc tout le reste ?

Il se sépare en deux pour passer sur les côtés de la vulve, et tout ça, c’est à l’intérieur et on ne peut pas le toucher directement. MAIS : ça ne veut pas dire que ça ne sert à rien, bien au contraire, cela explique que nous soyons sensibles aux caresses même lorsque ce n’est pas directement dessus : le clitoris n’est pas un interrupteur, on ne le rappellera jamais assez, on n’appuie pas dessus comme on appuierait pour appeler l’ascenseur.

Si jamais tu veux t’ambiancer, Dorian Electra, dans une chanson trop cool, nous raconte l’histoire du clitoris avec un modèle 3D, des boucles d’oreilles en forme de clit’, bref trop bien.

4. Tout termine lorsque monsieur lâche la purée

Déjà, c’est hyper hétérocentré et réducteur. Genre, tout tournerait autour de l’éjaculation des mecs hétéros ? Eh oh hein. Prenez pas le melon, vous êtes pas si importants. Cette idée reçue me parait absurde par évidence avec le temps, mais j’ai l’impression qu’elle a encore de beaux jours devant elle. Non, tout ne tourne pas autour de votre Saint Zizi, de sa pénétration sacrée et de l’éjaculation divine. Il n’y a pas de règles en sexe, et rien ne t’empêche de continuer ou d’arrêter avant.

D’ailleurs, le saviez-tu ? L’éjaculation n’est pas synonyme d’orgasme, on peut très bien éjaculer sans avoir joui, et inversement.

EDIT : après éjaculation interne (sans préservatif), la gravité ne faisant pas exception ici, eh bien tout coule vers le bas. Mais si, tu sais, la catégorie « creampie » dans ton historique de porno. Coquinou. Cela peut surprendre alors j’imagine qu’être au courant avant de tremper les draps, c’est plutôt pas mal. C’est ce que l’on appelle l’écoulement post coïtal.

5. C’est la performance qui compte

Tellement pas. Le sexe, c’est pas le cross du collège où fallait être le premier pour gagner ton poids en hot-dogs. C’est avant tout un moment de partage, tout·e seul·e, à deux, à mille, parfois avec de l’amour, d’autres fois sans. C’est pas un marathon, et on n’est pas obligé·es d’avoir un orgasme à chaque fois, il s’agit de bien-être avant tout, et de confiance.

Aussi, les performances physiques ne font pas tout. Le sexe est aussi mental (la cosa mentale toi-même tu sais). Si l’envie, le mood, tout ça, c’est absent, forcément ça sera un peu moins bien.

6. Seules les personnes dotées d’un pénis peuvent avoir des érections

Ça se voit peut être pas au travers du maillot de bain dès que la brise se lève, mais nous aussi on peut. En fait, le clitoris (qui n’est jamais qu’un agencement différent des mêmes éléments que ceux qui composent un pénis) gonfle, ses racines s’étendent, et le vagin en état d’excitation peut doubler sa taille.

7. Les sextoys, c’est pour les personnes frustrées et seules

On a souvent en tête l’image d’un énorme gode visqueux tout mou (merci la pornographie) ou d’une poupée gonflable. Un sextoy peut permettre à une personne de mieux se connaître, de s’épanouir (bien que l’utilisation d’un toy ne soit pas obligatoire, je précise) sexuellement, et ce même à plusieurs !

Parce que oui un sextoy ce n’est pas qu’un dildo. Il existe des tas de sextoys très pratiques pour une utilisation en couple. Pour n’en citer que quelques-uns : les bullets, qui de part leur forme allongée se glissent très facilement entre deux corps pour en faire un excellent kit mains libres ou encore les magic fingers, qui se posent sur les doigts afin de les faire vibrer.

Pour une liste plus exhaustive, je t’invite à regarder la vidéo de Clemity Jane à ce sujet.

8. Les sextoys (ouais encore pardon) c’est uniquement pour le plaisir

Les sextoys ne sont pas qu’un outil de plaisir. Certes c’est un bonus plutôt sympa, mais c’est loin d’être la seule utilisation qu’on peut y trouver. Ils peuvent être utiles dans le cadre d’une rééducation (je pense notamment à la musculation du périnée, qui peut se retrouver un peu relâché après un accouchement, avec les boules de Geisha), d’une aide (un cockring peut aider à maintenir une érection par exemple). Aussi, la masturbation est un excellent somnifère la plupart du temps, merci les endorphines !

9. Sur un malentendu ça peut passer

Le point consentement, on y est. J’ai failli ne pas le mettre celui-ci, mais il semble encore indétrônable car malheureusement toujours d’actualité. C’est bien de poser la question, mais si c’est non, c’est non. Ce n’est pas en la reposant 5 minutes après en insistant un peu plus à chaque fois que tout ira bien. Céder, ce n’est pas consentir. Et ce n’est pas parce que tu as vraiment très envie ou que c’est ton fantasme que je dois dire oui. Tu violerais pour assouvir ton fantasme ? Le mot te paraît peut être fort mais c’est pourtant de ça dont il est question.

10. L’expérience fera de moi un bon coup

Oui et non. Forcément, l’expérience n’est pas négligeable et permet d’éviter certaines situations embarrassantes, mais ne t’inquiète pas qu’avec un·e nouveau·elle partenaire tu te retrouveras toujours un peu démuni·e et perdu·e, ne le·a connaissant pas.

Individu A n’aime pas les mêmes choses qu’Individu B et c’est normal, on l’oublie bien souvent (moi la première).

C’est aussi pour cela que sacraliser autant la première fois™ est finalement absurde : les premières fois sont multiples. Un·e nouveau·elle partenaire, une nouvelle pratique, les occasions sont bien là.

11. La lubrification c’est pour la sodomie et pis c’est tout

Oui, lors d’un rapport anal on lubrifie, la zone ne l’est pas naturellement, ok. Mais même lors d’une pénétration vaginale, un petit coup de pouce n’est jamais de trop. Et faut pas avoir honte, ça n’est rien de plus qu’un gel (à base de silicone, d’eau, d’huile) qui fait tout glisser, et c’est plutôt pas mal d’en avoir dans son placard au cas où.

Même hors rapport, ça peut te sauver la vie : un tampon coincé, une cup à enfiler, un portail à huiler (oui bon hm), …

12. De toute façon, le sexe ça s’apprend sur le tas

Oui. Mais on ne peut pas tout deviner. Et de ce côté-là, l’éducation sexuelle fait très mal le taf. Honnêtement, à part enfiler un préservatif sur une banane au lycée, j’ai pas été très informée. Plein de notions, telles que le consentement, le plaisir, l’orientation sexuelle, l’identité de genre, j’en passe et des meilleurs, passent à la trappe. Ce n’est pas normal. Stp l’éducation nationale, fais un truc, c’est beaucoup trop dangereux de ne pas en parler.

Parle-en avec ton ta tes partenaires si vous êtes à l’aise avec ça, à ta maman, à ton papa, à tout le monde, parle-en !

13. On ne peut pas sexer lorsque l’on a ses règles

Bzzzt. Wrong. On peut, mais encore une fois rien d’obligatoire (jamais jamais jamais). Il existe plusieurs moyens pour faire l’amour même en période de menstruations, et avant que tu demandes : non c’est pas sale.

Tu peux juste le faire avec une serviette sous les fesses afin d’éviter de tâcher les draps, mais il ne faut pas que tu sois dérangé·e par l’odeur du sang ou par sa vue. Tu en auras sur les doigts ou ailleurs. Sinon, d’autres solutions s’offrent à toi :

La douche ! Chez certaines personnes, les règles sont ralenties par l’eau et cessent temporairement de couler. De plus, il est possible de se laver en direct, si c’est pas chouette. En revanche, je te déconseille d’utiliser un préservatif, quel qu’il soit, sous la douche, cela le délubrifie et augmente les chances de rupture. Je rappelle que le préservatif (interne/externe) est le seul moyen de contraception efficace contre les IST, et que tu n’es pas donc dispensé·e de préservatif ici, mais que tu dois simplement éviter la pénétration sous la douche si vous n’êtes pas dépisté·es et protégé·es autrement.

Si tu portes une coupe menstruelle (ou cup) durant tes règles, c’est plutôt sympa car les caresses sont possibles sans avoir du sang sur les mains. Par contre, l’entrée étant bouchée par le petit objet, tu oublies la pénétration si tu n’envisages pas d’affronter la mer rouge.

L’éponge menstruelle : elle est plus compliquée à appliquer, mais grossièrement, elle se place contre le col de l’utérus, pour absorber le sang qui en coulera. Elle permet donc la pénétration sans écoulement. L’éponge menstruelle ne dispense pas de préservatif ou de contraception en général, il est toujours possible de tomber enceinte pendant les règles et d’attraper des maladies.

14. Les personnes possédant une vulve mettent plus de temps à avoir un orgasme

Pas plus que les personnes possédant un pénis. Simplement, je pense que la vulve est un organe encore très méconnu (forcément, quand on a jamais entendu le mot « clitoris » en cours d’éducation sexuelle…) et qu’il faut être un minimum informé·e et/ou expérimenté·e avant de maîtriser la bête.

Sources : petitesluxures (Instagram)

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